Au confluent de la Dordogne et de L’isle, à l'est de Libourne, s’étendent Fronsac et Canon Fronsac, deux petites appellations qui présentent bien des similitudes. La première embrasse sur 959 hectares une partie des terres des 6 communes : Fronsac, La Rivière, Saillans, Saint-Aignan, St-Germain de la Rivière et Saint-Michel-de-Fronsac. À l'intérieur de cet ensemble, Canon Fronsac, avec ses 392 hectares est situé sur deux communes seulement Fronsac et Saint-Michel-de-Fronsac. À la différence d'appellation telles que Lalande-de-Pomerol et Pomerol, ou encore Montagne-Saint-Émilion et Saint-Émilion, il n'existe pas de hiérarchie entre Fronsac et Canon Fronsac.  Quand on regarde la carte, on voit que Canon Fronsac est le cœur de Fronsac les deux appellations formant un ensemble homogène sur le plan géologique. Le Fronsadais offre des paysages de collines boisées qui s'élèvent à des altitudes surprenantes si près de l'estuaire. Un peu moins haut que ceux du plateau de Saint-Émilion, les coteaux frappent toutefois par leur pente et la variété de leur exposition. Les sommets les plus élevés sont le tertre de Fronsac, qui culmine à 76 mètres et celui de Canon, à 60 mètres. La région comporte des sols variés, qui vont des alluvions fertiles de la plaine bordelaise au mélange plus pauvre d'argile, de calcaire et de sable recouvrant les coteaux de Canon et son tertre ainsi que les tertres de Fronsac et de Saillans. Cette combinaison de pentes et de sol argileux rend parfois les vendanges difficiles d'autant plus que la pluie tombe souvent à cette période de l'année. Quant aux gelées printanières, elles ne frappent pas le vignoble dont on peut penser qu'il est protégé par les deux cours d'eau qui le bordent, apportant la tempérance d'une sorte de microclimat.

Le soubassement de Fronsac et de Canon Fronsac est constituée par les sables et argiles du Périgord formation détritique dont les fasciès argileux supportent quelques un des meilleurs crus de Pomerol. Au-dessus se trouvent les molasses du Fronsadais il s'agit de dépôts carbonatés lacustres, d’eau douce ou saumâtre, dont l'épaisseur peut dépasser 30 mètres. Ces molasses sont coiffées par le calcaire à astéries qui constitue un vaste plateau cœur des deux appellations. Ces formations tertiaires sont relativement jeunes : de 24 à 36 millions d'années seulement. À l'inverse de Pomerol et de Saint-Émilion, on ne rencontre guère d'alluvions sableuses ou gravelo-sableuses du quaternaire ancien. Seules quelques alluvions récentes, limono-argileuses, quasi contemporaines, s'étalent entre les méandres de l’Isle et de la Dordogne.